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par Benoit Gardey Président de Dauphiné Ski Alpinisme (DSA) (fédération des clubs alpins français)
Un calendrier pléthorique : overdose et élitisme Voici quelques réflexions que m'inspire la lecture du calendrier. Jamais une saison n'aura été aussi longue, qui oblige les coureurs à être au top dès le 9 décembre - puisque c'est sur les 2 courses de décembre (Serre-Chevallier et Alpi-Champsaur), promues courses de sélections officieuses, que se joueront les quelques places susceptibles d'être vacantes au championnat du monde- jusqu'au 27 avril pour ceux qui vont à la PDG. On en sait désormais un peu plus sur ces fameux Championnats du Monde, qui se dérouleront à Serre-Chevalier fin janvier. La FFME prétend y attendre 25 nationalités différentes(!!!). Pour l'instant, en plus des nations "habituelles" (Italie, Suisse, Espagne, Andorre, Slovaquie), on serait assuré de la participation d'équipes chiliennes, marocaines, grecques, bulgares, autrichiennes, américaines. On peut raisonnablement penser que certains pays nordiques devraient également y participer. Le programme et les parcours sont détaillés sur le site "ski-mountaineering.org". Et bientôt des épreuves au Maroc, en Inde, au Chili. Ces championnats du monde marquent bel et bien la fin d'une époque, qui voyait - au même titre que dans certaines autres disciplines d'endurance (courses à pied, ski de fond, triathlon ) - l'élite et la masse se côtoyer sur la ligne de départ. La France y emmènera pour l'instant 10 athlètes masculins et 10 féminins. Jeux olympiques et reconnaissance sportive obligent, le ski alpinisme de compétition se coupe de l'amateurisme - du moins lors des événements majeurs - et perd une partie de ce qui faisait son charme. Cette tendance initiée par l'installation d'une licence internationale obligatoire pour courir en Coupe d'Europe se confirme donc. Autre constat. Les courses individuelles se multiplient. On va vers une spécialisation accrue des compétiteurs. Et en programmant l'individuelle des championnats du monde le dimanche, les organisateurs en font implicitement l'événement majeur de la manifestation. Si l'on ajoute à cela une certaine tendance à se rapprocher des pistes, on va droit vers une aseptisation de cette discipline. Enfin, cela a le mérite de renouveler cette activité qui peine à attirer de nouveaux pratiquants. Et ne nous inquiétons pas, la Pierra Menta a encore de beaux jours devant elle, espérons simplement que ce ne sera pas la seule à subsister sur ce créneau là dans quelques années. Une Coupe d'Europe qui se saborde Déjà peu vaillante les années précédentes, la C.E. a d'ores et déjà un pied dans la tombe cette saison. Les Championnats du monde vont accaparer les coureurs sur le début de saison. Ensuite le programme des meilleures équipes devrait - logiquement- être celui-ci: Enchaînement en 1 mois d'une épreuve de C.E. en Autriche, des Championnats de France, de l'étape espagnole de C.E., suivie 3 jours après de la Pierra-Menta. Qui a dit cadences infernales ? Si c'est pas une incitation au dopage ça On sait déjà que les coureurs de l'équipe de France boycotteront l'étape espagnole pour se consacrer à la PMT. Si l'on ajoute à cela que l'épreuve autrichienne se déroulera de nuit et exclusivement sur piste, et que le déplacement en Grèce, quoique fort sympathique, ne sera pas donné, le choix des meilleures équipes risque d'être rapide. Autres courses remarquables La Belle Etoile des 7 Laux le 3 février. Une fois de plus, cette course innove puisqu'elle se démarque des compétitions actuelles en renouvelant totalement sa formule, tout en se voulant plus ouverte aux autres pratiquants des sports d'hiver (surf+ raquettes, free-riders ). Il s'agira d'enchaîner en individuel 3 épreuves "spéciales", destinées à mettre en avant toutes les qualités techniques des skieurs-alpinistes. On commence par une montée chrono bête et méchante de 1000 m. de dénivelé. Puis, une descente hors-pistes et enfin, toujours hors-pistes un "ski-cross", qui sera un concentré de tout les problèmes rencontrés sur les parcours : arêtes, couloirs, crampons, cordes fixes se terminant par une nouvelle descente hors-pistes. Le tout en individuel. Un parcours B selon le même principe est aussi annoncé. Le tout sera affecté de coefficients différents en fonction de la durée de chaque épreuve, de façon à ce que les skieurs les plus complets soient avantagés. La Montée de Pierre Blanche (Gresse-en-Vercors, véritable championnat du monde du Trièves !!) devrait avoir lieu le 3 mars. Toutefois, en fonction du calendrier des compétitions, elle pourrait être déplacée. La Croix de Chamrousse, déjà championnat de France de France Individuel, pourrait se voir bombardée C.E. individuelle, en raison du désistement de l'étape suisse. La Patrouille des Glaciers, aura elle bien lieu, les 26-27 avril. Renseignements et pré-inscriptions (faut pas traîner) sur pdg.ch. |